Le Trou

1960

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Jacques Becker est le plus grand cinéaste français classique de l'après-guerre. Il a beaucoup appris de Jean Renoir mais possède en plus une efficacité et une minutie qui n'appartiennent qu'à lui et donnent à sa façon une résonance proprement hollywoodienne. Son dernier film, terminé malgré la maladie, est un sommet de style en même temps qu'une gageure : un autoportrait collectif de son auteur. — Frédéric Bonnaud

Le Trou

1960

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L'audace et la modernité du Trou épatent encore aujourd'hui, qui font du thriller de Becker un must du film d'évasion. Son approche naturaliste, l'absence de musique, le traitement souverain du temps, le casting amateur n'entravent jamais un suspense filant crescendo et dont s'inspireront certains chefs-d'œuvre du genre. Lui-même nourri du meilleur de Renoir (La Grande illusion, glorieux ancêtre du film d'évasion) et de Bresson (Un condamné à mort s'est échappé), Le Trou a en effet une descendance prestigieuse, Le Cercle…

Se7en

1995

One of the best contemporary neo-noirs, a stylized rereading of the genre's archetypes, shaken up with a hybrid aesthetic inspired by the photographs of Robert Frank and William Eggleston, the paintings of Munch and MTV clips. While he was still learning his trade - this was his second film - Fincher was already making his mark: the sophisticated art direction, from the opening credits to Darius Khondji's cinematography, is still a hallmark of the genre today, and will spawn a series of copies that pale in comparison to this master stroke.

Brief Encounter

1945

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The upheaval of the petite bourgeoisie through a brief love affair, foreshadowing Lean's epic works. To the rhythm of trains coming and going, two strangers meet and become acquainted—Celia Johnson and Trevor Howard, splendid in their simplicity—before being caught up in social norms. The classic conflict between ion and duty, the temptation of elsewhere, and the routine of everyday life transforms into a lyrical film with dazzling direction. The peak of his English period, awarded the Grand Prix at the first Cannes Film Festival in 1946.

No Country for Old Men

2007

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Back to the Texan crime genre for the Coen brothers, who had started their cinematic odyssey with "Blood Simple" in 1984. Although the Coen brothers' cinema is highly visual and graphic, the text is no less important (voice-over narration, finely crafted and dryly humorous dialogues): with this twelfth feature film, for the first time, the filmmakers directly tackle the adaptation of a novel, retaining the essence of Cormac McCarthy's bloody modern western. Premiered in competition at the Cannes Film Festival…

To Be or Not to Be

1942

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Pendant l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, une troupe d'acteurs se retrouve engagée dans de périlleuses actions de résistance, où les talents de comédiens de chacun permettent de déjouer les plans nazis. Persuadé que l'on peut rire de tout, Lubitsch utilise le théâtre comme une arme burlesque pour composer une satire au suspense haletant, qui associe dialogues incisifs et caricature implacable. Dans la lignée du Dictateur, une joyeuse charge antinazie, aux multiples jeux de dupes et autres quiproquos irrésistibles.

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Fantastic Mr. Fox

2009

Fantastic Mr. Fox de Roald Dahl est le premier roman que Wes Anderson a lu dans son enfance. Lorsque Revolution Studios en acquiert les droits en 2004, Anderson est tout de suite associé au projet, d'abord avec Henry Selick (qui a déjà travaillé avec lui comme directeur de l'animation sur La Vie aquatique), puis avec Mark Gustafson et Noah Baumbach, ce dernier cosignant le scénario avec le réalisateur. Anderson commence par s'installer pendant plusieurs semaines dans la propriété anglaise où…

Samurai Rebellion

1967

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In , Masaki Kobayashi is best known for Hara-Kiri, Kwaïdan and possibly the monumental The Human Condition. All the more reason to (re)discover Samurai Rebellion on the big screen. For this jewel of the Jidai-geki - or historical film - is somewhat overshadowed by some of its more prestigious colleagues. Very popular before the war, banned during the Occupation by the Allied forces for fear of nationalist excesses, the genre enjoyed a new golden age after the international success of…

The Grand Budapest Hotel

2014

On nomme manie, en psychiatrie, un état d'excitation intellectuelle et physique avec exaltation de l'humeur et euphorie anormale. Ainsi, The Grand Budapest Hotel est une comédie maniaque à saturation ébouriffante : casting en avalanche de stars funambules hollywoodiennes et européennes, récit à tiroirs façon matriochka (télescopage de trois époques différentes avec son jeu de trois formats d'image distincts), dialogues mitraillettes et mille idées formelles à la minute récompensées ici et là (décors, costumes et accessoires, séquences en stop motion et…

Anatomy of a Murder

1959

Attention, chef-d’œuvre. Accusé d’avoir tué le violeur de sa femme, un militaire est défendu par un ténor du barreau. Tiré d’un best-seller et d’un fait divers retentissant, c’est l’un des films les plus âpres de Preminger. Et l’un des plus forts. Jalonné de séquences mémorables, le thriller juridique offre la matière idéale à une étude sociologique vitriolée. Preminger manie la verve et la dérision pour démonter le fonctionnement de l’institution judiciaire, questionner l’objectivité et ses limites, étriller les rapports humains.…

Fail Safe

1964

Filmed the same year as Stanley Kubrick's masterpiece, Fail Safe is the terrifying doppelgänger of Dr. Strangelove. In place of Kubrick's sarcasm, Sidney Lumet substitutes a mechanics of fear, turning nuclear holocaust from a vast farce into a credible and even more frightening probability, recounted with the utmost concern for strict realism. There's no imposing war room in Lumet's film, no Peter Sellers gesticulating, but instead a stark aesthetic, stripped of all ornamentation—a succession of closed-door scenarios (a military command…

Le Cercle Rouge

1970

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« Il n'y a pas d'innocents, tous les hommes sont coupables. » La démonstration est sèche. Art consommé de l'ellipse, économie de mots et de gestes. Tout est précis, réglé, comme si la réalisation était toute entière tendue vers le hold-up et calquée sur son rythme. Parfois, Melville s'envole, la caméra tourne autour de Delon, danse, presque, avec lui. Puis on repart pour de longues séquences froides, au cordeau. Melville offre une magnifique scène en ombres chinoises sur les toits…